Bobo-Dioulasso : Opération de déguerpissement forcé des voies après une longue sensibilisation

L’opération coup de poing pour libérer les emprises des voies publiques à Bobo-Dioulasso a franchi une étape décisive le jeudi 10 avril 2025, avec le lancement du déguerpissement forcé au niveau du carrefour emblématique de la « Place de la femme ».
L’objectif primordial de cette initiative est d’assainir et de rendre praticables les abords des voies, contribuant ainsi à l’amélioration du cadre de vie de l’ensemble des habitants de la ville.
Ultimatum et passage à l’action du déguerpissement forcé
Il est important de rappeler que le lundi 7 avril 2025, soit trois jours avant le lancement du déguerpissement forcé, le président de la délégation spéciale communale de Bobo-Dioulasso, Laurent Kontogom, s’était rendu sur le terrain pour une ultime phase de sensibilisation. À cette occasion, un délai ultime de 48 heures avait été clairement signifié aux « derniers récalcitrants » afin qu’ils se conforment aux directives et libèrent volontairement les emprises concernées.
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Ce délai ayant expiré le jeudi 10 avril, les engins de chantier de la commune de Bobo-Dioulasso, notamment des Caterpillar, sont passés à l’action, marquant le début effectif de l’opération de déguerpissement forcé.
L’opération de libération des accotements des principales artères de la portion urbaine de la ville de Sya avait été initiée par les autorités locales il y a de cela deux mois. Face au constat persistant du non-respect de cette mesure par certains occupants de magasins et de boutiques, l’autorité communale a jugé nécessaire de passer à une phase plus contraignante, celle du déguerpissement forcé.
Cette vaste entreprise s’inscrit dans une volonté affirmée des autorités locales de rétablir l’ordre dans l’occupation du domaine public et, de manière cruciale, de prévenir les potentiels dégâts qui pourraient survenir durant la saison des pluies imminente.
Réactions et déroulement du déguerpissement forcé
« Après 40 jours de sensibilisation, sur instruction de la hiérarchie, nous sommes là ce matin pour faire libérer les emprises et les accotements de voies dans la commune de Bobo-Dioulasso.» a déclaré, en déplorant l’attitude de certains, le président de la délégation spéciale de l’arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso, Balémany Sérissouma.
Face aux critiques concernant le timing de cette opération de déguerpissement forcé, Balémany Sérissouma a répondu : « Je pense que tous les moments sont bons pour faire le développement. Même si nous sommes en guerre, nous faisons le développement comme l’a souhaité le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.Nous voulons instaurer l’ordre dans notre ville ».
Il a également souligné l’avantage de cette action pour la sécurité routière, visant à minimiser les accidents en demandant aux occupants de reculer de trois mètres minimum à six mètres maximum des routes nationales.
Les bulldozers ne font aucune distinction et démolissent toutes les installations jugées anarchiques sur leur passage. Bien que cette opération de déguerpissement forcé laisse derrière elle un paysage de désolation pour certains, elle est accueillie favorablement par d’autres habitants, à l’instar de Daouda Sanou.
« En réalité, cela peut paraître mauvais pour certains, mais lorsqu’on veut voir sur le plan sécurité et pour le développement de la ville, on peut dire que c’est une très bonne chose. Mais si ça développe la ville, si ça assainit la circulation, c’est une très bonne chose », a-t-il affirmé.
CAROL SAWADOGO