Quand la rentrée scolaire devient un mirage : l’école tchadienne à l’agonie
À peine sonnée, la cloche de la rentrée scolaire à N’djamena s’est transformée en rentrée fantôme. Les salles de classe sont restées closes, les bancs vides, et les élèves absents.
Une tournée dans plusieurs établissements publics permet de se rendre à l’évidence. De Habena, en passant par Chagoua, du lycée technique commercial ou encore le lycée Félix Éboué jusqu’au lycée de la Concorde, c’est le silence d’une grève qui résonne. Une fois de plus, le scénario se répète ,
Cette paralysie est la conséquence d’un bras de fer qui n’en finit plus entre le gouvernement et les enseignants.
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Tandis que le bureau national du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), encore en négociation, prône l’apaisement, la section de N’Djamena a décidé de hausser le ton. Résultat. Au cœur des revendications figure une exigence vieille de plus de 30 ans, la relecture du décret 477 portant statut particulier des enseignants, datant de 1992. Ce texte est toujours là, poussiéreux, déconnecté des réalités et symbole d’un immobilisme coupable.
Pendant ce temps, les gouvernements successifs multiplient promesses et discours sans jamais régler la question de fond, la dignité des enseignants et la qualité de l’école publique.
Comment peut-on espérer mettre en application la politique de la refondation de l’école tchadienne sans réunir les conditions des enseignants ? Comment exiger que ces hommes et femmes bâtissent l’avenir d’une nation quand eux-mêmes sont traités avec si peu de considération ? L’école tchadienne ne peut pas survivre sur des discours vides, encore moins sur des engagements trahis.
Il est temps de briser ce cercle vicieux des rentrées scolaire avortées. Quand l’État ferme les yeux sur la détresse des enseignants, il contribue à fragiliser un système éducatif déjà à genoux. Un pays qui sacrifie son école, sacrifie son avenir.
HIGDE NDOUBA Martin.