Tchad: L’UNET donne un ultimatum au gouvernement
L’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET) sort de son silence. Lors d’un point de presse tenu lundi 13 octobre 2025, son président, Mahamat Saleh Ahmat Ali, a adressé un message clair au gouvernement et au Centre national des œuvres universitaires (CNOU). Entre appel au civisme et avertissement ferme, le ton se veut à la fois responsable et déterminé.
“Être étudiant, c’est avant tout être un modèle de respect et de civisme”, a indiqué Mahamat Saleh Ahmat Ali, rappelant à ses camarades l’importance d’un comportement exemplaire, notamment dans les transports universitaires. Une mise au point visant à redorer l’image d’une jeunesse souvent perçue comme frondeuse.
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Mais derrière cet appel au calme, le discours de l’UNET a pris des allures de mise en garde. L’organisation dénonce un « silence prolongé » des autorités face à la dégradation des conditions de vie et d’étude dans les universités publiques du pays.
Parmi les revendications phares, l’UNET exige :
La réouverture immédiate des restaurants universitaires sur l’ensemble du territoire ;
La remise en circulation effective des bus universitaires d’ici au 18 octobre 2025,
Le renforcement du parc automobile universitaire, jugé insuffisant dans plusieurs provinces.
Faute de réponse concrète, l’organisation menace de déclencher une grève nationale dans toutes les sections universitaires. “L’heure n’est plus aux promesses sans lendemain. Nous sommes prêts à passer à l’action si nos revendications légitimes ne sont pas satisfaites”, a prévenu le président.
Au-delà de la protestation, l’UNET entend préparer à l’avenir son 5ᵉ congrès national, prévu pour le mois de novembre. Cette assise permet de renouveler les instances dirigeantes et de redéfinir les orientations stratégiques du mouvement étudiant.
Par cette sortie publique, l’UNET tente de réaffirmer son rôle historique : celui d’une force de proposition mais aussi de contestation, au cœur du débat sur la jeunesse et l’université tchadienne. Entre dialogue et fermeté, l’organisation veut rappeler que la vie estudiantine ne se résume pas à des revendications, mais à une exigence de dignité et de respect mutuel.
HIGDE NDOUBA Martin