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Relations franco-algériennes : Voici ce qui va changer après la crise

Depuis plusieurs mois, les relations franco-algériennes étaient au point mort. Celles-ci étaient marquées par des tensions diplomatiques persistantes. Mais l’entretien téléphonique du 31 mars entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune marque une tentative de relance de la relation bilatérale.

Selon le communiqué conjoint, les présidents ont eu un « long échange, franc et amical », confirmant la volonté des deux pays de renouer une coopération désormais placée sous le signe de la confiance et de l’apaisement. Toutefois, si l’annonce d’un rapprochement semble prometteuse, plusieurs défis persistent.

Des enjeux sensibles autour des relations franco-algériennes

L’un des axes majeurs de cette reprise diplomatique des relations franco-algériennes concerne la sécurité et la gestion des flux migratoires. L’expulsion d’influenceurs algériens par la France avait constitué un point de crispation, et la visite prochaine du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, à Alger vise à apaiser les tensions sur ce sujet. Ce déplacement, s’il permet d’aplanir certains différends, pourrait également raviver les débats sur la politique migratoire française vis-à-vis des ressortissants algériens.

Sur le plan économique, la France a annoncé son soutien à l’Algérie dans la renégociation de ses accords d’association avec l’Union européenne. Cette coopération renforce la position d’Alger, soucieuse d’obtenir des conditions plus favorables dans ses relations commerciales avec l’Europe. Cependant, la question épineuse du Sahara occidental, absente du communiqué officiel, demeure un point de discorde non résolu qui pourrait fragiliser la stabilité de cette réconciliation.

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Un passé colonial toujours présent et un rapprochement sous conditions

Un autre aspect fondamental de cette relance des relations franco-algériennes réside dans le travail de mémoire. La reprise des travaux de la commission mixte des historiens sur la colonisation française en Algérie illustre une volonté commune d’affronter un passé douloureux. Cette initiative pourrait contribuer à une meilleure compréhension mutuelle, mais le sujet demeure sensible des deux côtés de la Méditerranée. Les conclusions de cette commission, attendues pour l’été 2025, seront scrutées avec attention, tant par les historiens que par les populations concernées.

En outre, l’affaire Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie, reste un sujet de crispation. En appelant à « un geste de clémence » de la part de Tebboune, Emmanuel Macron tente d’exercer une pression diplomatique qui pourrait influer sur le climat de confiance naissant entre les deux pays.

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Si cette relance des relations franco-algériennes traduit une volonté commune de tourner la page des tensions récentes, elle n’est pas dépourvue de zones d’ombre. Plusieurs dossiers sensibles restent en suspens, et la durabilité de cette réconciliation dépendra des efforts réciproques pour les désamorcer. La future rencontre entre Macron et Tebboune, dont le principe a été acté, sera un test décisif pour mesurer la profondeur de cette dynamique de rapprochement. La question demeure : ce dégel est-il conjoncturel ou annonce-t-il une évolution durable des relations franco-algériennes ?

 

Tony A.

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