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Niger : La junte relâche d’Ex-Ministres, mais Bazoum reste derrière les barreaux

Depuis le coup d’État de juillet 2023, qui a vu la prise du pouvoir par la junte militaire dirigée par le général Abdourahamane Tiani, le Niger vit une profonde recomposition politique. Le 1er avril 2025, la junte a annoncé la libération d’une cinquantaine de personnalités, parmi lesquelles d’anciens ministres du gouvernement déchu, des responsables politiques et des militaires. Cette décision, justifiée par la volonté de suivre les recommandations des « assises nationales » de février dernier, pousse à réfléchir sur l’avenir du pays et la stratégie de la junte.

Si cette mesure est présentée comme un gage d’apaisement, elle intervient dans un contexte où le président renversé, Mohamed Bazoum, demeure en détention. Son sort constitue encore un enjeu crucial tant au niveau national qu’international, alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’autres partenaires internationaux continuent d’exiger sa libération.

Une décision de la junte à portée multiple

L’annonce de la libération de ces personnalités n’est pas anodine. Parmi elles, l’ancien ministre du Pétrole Mahamane Sani Issoufou, fils de l’ex-président Mahamadou Issoufou, ainsi que d’autres figures importantes du régime Bazoum, comme Kalla Moutari (Défense), Ahmed Djidoud (Finances) et Ibrahim Yacoubou (Energie). Leur libération pourrait s’inscrire dans une tentative de la junte de réduire les tensions politiques internes et d’éviter une pression diplomatique accrue.

Toutefois, en détenant toujours Mohamed Bazoum et en ne donnant pas de perspectives claires sur sa libération, la junte maintient une ambiguïté politique. Cette décision peut être perçue comme une volonté de contrôler l’opposition en libérant certains acteurs tout en gardant sous pression les figures les plus symboliques du régime déchu.

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Les implications pour l’Afrique

La situation nigérienne s’inscrit dans une tendance plus large qui affecte la région ouest-africaine. Avec les putschs militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, une recomposition du paysage politique africain est en cours. La libération de ces personnalités pourrait inciter d’autres juntes à utiliser des mesures similaires pour calmer les tensions internes tout en conservant leur emprise sur le pouvoir.

La libération de ces personnalités par la junte nigérienne est un élément stratégique dans un contexte de tensions persistantes. Si elle peut être interprétée comme une tentative d’apaisement, elle laisse planer de nombreuses incertitudes sur l’avenir politique du pays. La détention prolongée de Mohamed Bazoum demeure une question centrale, aussi bien pour les opposants internes que pour les partenaires internationaux. Plus largement, la situation du Niger révèle les défis de gouvernance auxquels sont confrontés plusieurs pays africains en proie à l’instabilité et aux transitions militaires.

 

Tony A.

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