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Togo : l’opposition à l’épreuve d’une démobilisation populaire

Annoncées à grands renforts de vidéos virales et de slogans appelant à la révolte, les manifestations prévues du 26 au 28 juin ont buté sur le calme d’une capitale lucide. Lomé n’a pas cédé aux sirènes numériques.

La ville de Lomé s’est réveillée dans la sérénité. À Bè, Akodesséwa, Kodjoviakopé et autres quartiers réputés pour leur bouillonnement social, aucun attroupement, aucun bruit de casseroles, aucune effervescence, en début de journée. Et pourtant, sur TikTok et d’autres plateformes, les activistes de la diaspora promettaient une mobilisation massive. Le contraste est saisissant.

Un tumulte numérique déconnecté du terrain

Togo : l’opposition à l’épreuve d’une démobilisation populaireDepuis plusieurs jours, vidéos virales, messages indignés et hashtags mobilisateurs ont inondé les réseaux sociaux. Pourtant, ce jeudi matin, deux attitudes se dégagent : certains, prudents, ont préféré rester chez eux ; d’autres, majoritaires, ont simplement poursuivi leur journée. Commerces, transports et services publics fonctionnent normalement.

Le silence dans les rues tranche avec la cacophonie numérique. Faut-il y voir une preuve de désintérêt ? Ou plutôt une fatigue croissante face à des appels lancés à distance, sans coordination ni véritable ancrage local ? Pour de nombreux observateurs, la réponse est double : manque de structuration et crise de confiance envers une opposition qui peine à incarner une alternative crédible.

Quand le discernement prend le pas sur la colère

Les réseaux sociaux peuvent amplifier une indignation, mais pas la convertir automatiquement en mobilisation réelle. « Le buzz ne remplace ni le leadership, ni la proximité politique », résume un analyste togolais. À l’épreuve du terrain, la colère virtuelle s’est révélée sans portée.

Malgré quelques échauffourées dans certains quartiers vers la mi-journée, Lomé n’était ni en feu, ni paralysée. Elle était simplement lucide. Loin des injonctions numériques, les citoyens semblent avoir choisi la prudence, la retenue, peut-être même une forme de maturité démocratique. Une réponse sobre, mais puissante, à une tentative d’instrumentalisation émotionnelle à distance.

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