Dans les marchés de N’Djamena, les œufs étrangers règnent en maîtres
Entre production locale insuffisante et dépendance croissante aux importations, la capitale tchadienne illustre les failles d’un secteur avicole en quête de souffle. Les œufs importés dominent les étals des marchés à N’djamena.
A N’Djamena, la dépendance aux œufs importés révèle les fragilités du secteur avicole
Sur les marchés de N’Djamena, les plateaux d’œufs s’empilent derrière les étals. Leur origine, souvent camerounaise ou soudanaise, illustre la dépendance croissante du Tchad vis-à-vis des importations pour un produit pourtant considéré comme de base.
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Dans un pays où le poulet reste un aliment populaire mais de plus en plus coûteux, les œufs devraient constituer une alternative accessible. Pourtant, leur production locale demeure faible. Les élevages de poules pondeuses, en majorité artisanaux, manquent de moyens, de nourriture adaptée et d’un accompagnement technique structuré.
Offre insuffisante et prix qui grimpe au rythme des importations
La moindre perturbation régionale, hausse des coûts de transport, tensions politiques ou fermeture des frontières se répercuterait immédiatement sur les marchés de N’Djamena. Pour les ménages, déjà fragilisés par l’inflation, la situation devient difficile : le poulet est un luxe, et les œufs, censés le remplacer, ne sont plus à la portée de tous.
Cette dépendance met en lumière les failles d’un secteur agricole encore largement négligé. Il est urgent de mettre en marche une politique nationale de relance de l’aviculture : appui aux couvoirs, formation des éleveurs et meilleure gestion de la chaîne d’approvisionnement.
Mais sur le terrain, les solutions tardent. En attendant, les N’djamenois continuent d’acheter les œufs venus d’ailleurs au gré des frontières et des humeurs du marché.
HIGDE NDOUBA Martin