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AES–UA : un sommet en vue ? Téte Antonio en éclaireur à Niamey

Dans un contexte sous-régional marqué par des tensions diplomatiques et une insécurité persistante, le président de la République du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, a accordé une audience à Téte Antonio, ministre angolais des Relations extérieures, porteur d’un message spécial du président João Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine (UA).

Cette visite entre Abdourahamane Tiani et Téte Antonio, bien plus symbolique qu’elle n’en a l’air, intervient dans une période charnière où le Niger cherche à redéfinir sa place sur l’échiquier africain, après des mois de relations tendues avec certaines institutions continentales. En tant que “Champion de la paix et de la réconciliation en Afrique”, João Lourenço a dépêché son émissaire avec pour mission de raviver les ponts entre l’Union Africaine et Niamey.

« C’est une démarche de fraternité, mais aussi de responsabilité continentale face à la montée du terrorisme et de l’instabilité dans notre région », a déclaré Téte Antonio à la presse.

AES–UA : un sommet en vue ? Téte Antonio en éclaireur à NiameyLors de cette rencontre à la présidence, à Niamey,  Abdourahamane Tiani était entouré de Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères et d’Illo Adani, conseiller spécial en diplomatie. Le message du président Lourenço était double : soutenir les efforts sécuritaires du Niger tout en proposant une main tendue de l’Union africaine pour apaiser les relations institutionnelles tendues.

Depuis leur retrait de la CEDEAO en janvier dernier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), réaffirmant leur souveraineté face à une communauté internationale parfois jugée partiale.

Cette visite s’inscrit également dans une séquence sécuritaire préoccupante. Rien que sur le mois de mai 2025, le Niger a enregistré plusieurs attaques meurtrières dans les régions de Tillabéri et de Tahoua, coûtant la vie à des dizaines de civils et militaires.

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L’UA, par cette démarche angolaise, semble vouloir s’impliquer davantage dans une approche concertée de la lutte antiterroriste au Sahel, rompant avec la passivité parfois dénoncée par les autorités sahéliennes.

Au-delà de la sécurité, ce déplacement diplomatique pourrait marquer un tournant dans la reconfiguration des alliances africaines. L’Angola, acteur souvent discret mais influent, joue ici un rôle de médiateur stratégique. Il offre à Niamey une fenêtre de réintégration douce dans les instances africaines, sans renier ses choix souverains.

L’appel de Téte Antonio pour une Afrique unie

L’audience entre Abdourahamane Tiani et Téte Antonio , bien que formelle en apparence, augure un climat plus favorable au dialogue et à la coopération. Le message est clair : le Niger n’est pas seul. Et malgré les différends passés, la voix du pays reste importante dans les efforts panafricains de stabilisation et de développement.

« Le combat pour la paix au Sahel ne peut se gagner sans une Afrique unie », a conclu Téte Antonio.

Des négociations plus approfondies pourraient être engagées dans les semaines à venir, notamment autour d’un sommet entre l’AES et l’UA. Le président Tiani, renforcé dans ses positions, semble prêt à dialoguer. Mais à ses conditions.

Zeinabou Abdou

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