Tchad: ATPE, 59 ans d’histoire, un avenir à reconstruire
L’Agence Tchadienne de Presse et d’Édition (ATPE) a célébré ce 3 octobre 2025 son 59ᵉ anniversaire. Un moment symbolique, marqué par la présence de personnalités politiques, dont le médiateur de la République, Saleh Kebzabo, ancien directeur de l’agence et le ministre de la Communication, Gassim Chérif.
Une fête marquée par des dons et des discours d’encouragement, mais au-delà de cette commémoration la véritable question demeure : quelle place pour l’ATPE dans un paysage médiatique en pleine mutation ?
A lire aussi / Tchad: qui trompe le président Mahamat Idriss Déby Itno ?
Un appel à redonner tout le prestige à l’ATPE
Saleh Kebzabo a rappelé la nécessité pour l’agence de retrouver son prestige et de redevenir la référence nationale en matière d’information. Un appel juste, mais qui sonne aussi comme un constat d’échec. L’ATPE doit « restaurer » sa crédibilité, c’est bien que celle-ci a été érodée au fil des années par le manque de moyens, de liberté et de dynamisme éditorial.
Un geste de soutien du gouvernement mais insuffisant.
Le ministre de la Communication a remis six motos pour faciliter le travail des agents. Un geste apprécié, certes, mais insuffisant face aux vrais défis : indépendance rédactionnelle, modernisation technologique, formation des journalistes. L’avenir de l’ATPE ne se jouera pas seulement sur des moyens logistiques, mais sur sa capacité à être une voix crédible et respectée, au service de l’intérêt public et non d’un pouvoir politique.
Une mission à réinventer.
À l’heure des réseaux sociaux et de la circulation massive d’informations, l’ATPE n’a pas le choix. Elle doit se réinventer, se professionnaliser et gagner la confiance des citoyens. Le prestige ne se décrète pas, il se construit.
Fêter 59 ans, c’est bien. Mais préparer les 60 ans avec une vision nouvelle et ambitieuse pour la presse publique, c’est encore mieux.
HIGDE NDOUBA Martin.
